La modération dans la pratique de la justice : réflexions comparatives entre le chevalier de Jaucourt et Tasan Chong Yagyong

서지정보

· 발행기관 : 한국프랑스문화학회
· 수록지 정보 : 프랑스 문화 연구 / 49권 / 1호 / 141 ~ 169페이지
· 저자명 : Guillaume TROTIGNON

초록

Effectivement, l’étude de l’Histoire et de ses séquences politico-institutionnelles possède la vertu de démontrer qu’il est toujours possible de mesurer le degré de liberté d’un régime à l’aune de sa pénologie et de son système carcéral. Non sans lucidité, Montesquieu remarquait déjà que les régimes autoritaires se distinguaient par leur absolutisme pénal et l’arbitraire de leurs procédures judiciaires «C’est (…) de la bonté des lois criminelles que dépend principalement la liberté du citoyen» (Luigi Delia, «Un immense désir de justice», Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, N° 56, Éditions Sciences Humaines,décembre 2019, p.12‑12, p.31.).
En auscultant les regards que portent sur cette question les Lumières françaises et le mouvement Silhak, et plus précisément le chevalier de Jaucourt, contributeur essentiel de l’Encyclopédie, et le philosophe Tasan Chŏng Yagyong, notre article entend approfondir cette réflexion en l’enrichissant d’une perspective comparatiste, une approche qui entend confronter deux regards différents et originaux, l’un issu des Lumières françaises, l’autre du mouvement Silhak coréen. Le thème central de ce papier tourne autour de la théorisation de la modération dans la pratique de la justice, une modération qui se déploie aussi bien dans la procédure judiciaire conduite par le magistrat que dans la législation-même. Selon nous, la promotion d’une modération s’exprime tant dans la pensée du chevalier de Jaucourt, penseur incontournable de l’Encyclopédie, que chez Tasan Chŏng Yagyong. Si cette réflexion comparative sur la théorisation de la modération judiciaire laisse affleurer de nombreuses convergences de vues chez les deux penseurs, on ne saurait pour autant écarter certaines différences, qui se verront elles aussi étudiées.
Afin de bien développer la thèse d’une pensée commune de la modération du processus judiciaire chez ces deux penseurs, notre réflexion s’attardera, en premier lieu, à présenter les auteurs et les sources. D’autre part seront examinés les arguments qui laissent entrevoir une convergence de vues chez le chevalier de Jaucourt et Chŏng Yagyong ainsi que leur attachement à un nouveau paradigme juridique, celui de la modération judiciaire. Dans une dernière partie, cette thèse se verra nuancée par d’importantes différences entre les deux auteurs, différences qui, néanmoins, n’éclipsent pas leur sensibilisation à l’égard de cette attitude modératrice.

참고자료

· 없음