Qu'est-ce que la mort? Voilà une question fort embarrassante qui nous plonge dans une profonde perplexité. C'est que la mort est catégoriquement hors du champ de nos expériences, ce qui veut dire qu'elle échappe automatiquement à notre entendement. Montaigne lui-même disait: “La mort est moins à craindre que rien... Elle ne nous concerne ny mort, ny vif; vif, parce que vous estes; mort, parce que vous n'estes plus.”Si on ne peut pas expérimenter la mort, il est toutefois possible de l'éprouver de manière indirecte de par la mort d'autrui, même très intensément quand il s'agit de la mort de quelqu'un à qui on est intimement attaché: la mort qui nous arrache un êt̂re si cher n'est plus une mort anonyme, mais notre propre mort, soit la Mort elle-même.
Le cas de Montaigne
C'est ainsi que Montaigne a rencontré la mort une fois pour toutes dans celle de son ami La Boétie. Nous sommes habitués à considérer la mort comme une entité indépendante séparée de la vie. Certes, la mort viendra un jour à notre rencontre, mais jusque-là nous vivons comme si nous n'avions rien à voir avec elle. C'est ce schéma de la vie et de la mort qui s'est effondré avec la mort de La Boétie: la mort, si lointaine, lui est désormais irrévocablement présente; il la respirera comme l'air dans sa vie quotidienne. C'est d'ailleurs ce que signifie le titre du chapitre 20, Essais I: ‘Que philosopher, c'est apprendre à mourir’. Montaigne ainsi renverse la thématique officielle de la philosophie pour donner la priorité à la mort.
Montaigne commence par remarquer le caractère négatif et destructeur de la mort. Les autres malheurs, on peut les éviter ou endurer, mais avec la mort, on est sans ressource, c'est une lutte vouée fatalement à la défaite complète. Que faire alors? La chose la plus facile, c'est de se comporter comme si elle n'existait pas, en l'excluant autant que possible de l'espace de la vie, Mais, encore une fois, cela ne change en rien, la mort est là,, se moquant de tout artifice dont on use pour y échapper.
Montaigne ici nous conseille de faire plutôt bon accueil à la mort, si elle persiste avec nous et en nous. Et pour cela, il propose de se familiariser avec elle, parce que c'est à cause de son étrangeté, si elle nous effraye et nous pousse à la fuite. Il est donc question de vaincre l'étrangeté par la familiarité: “Otons luy l'étrangeté, pratiquons le, accoutumons le, n'ayons rien si souvent en la teste que la mort.” C'est, en quelque sorte, un geste d'amitié qu'il esquisse envers la mort qui, par définition, est l'objet de la plus grande hostilité.
Voila, à peu près, l'essentiel de la stratégie que Montaigne mobilise pour la coexistence pacifique avec la mort, mais, en fait, son discours sur la mort n'est à peine entamé et il se demande ce que signifie ‘n'avoir rien si souvent en la teste que la mort’, c'est-a-dire ‘préméditer la mort’. En voilà la réponse immédiate: “La préméditation de la mort est la préméditation de la liberté.” Mais quelle libereté? Cette déclaration inattendue et quelque peu brutale nous laisse un moment déconcertés. Montaigne nous rassure en précisant: “Le scavoir mourir nous affranchit de toute subjection et de contrainte.” Jusque-là, Montaigne semblait se tenir sur la défensive, mais ici il tourne délibérément à l'offensive. Certes, la mort detruit et nous arrache tout, mais ce faisant, elle nous libère de tout ce qui nous opresse et écrase dans la vie. Quelle heureuse libéation! Salvatrice donc est la mort qui rend notre existence ‘au degré zéro’.
Ainsi, Montaigne, non seulement se réconcilie avec la mort, mais aussi pactise avec elle pour en tirer une raison de bonheur. Il disait quelque part que “Le continuel ouvrage de vostre vie c'est bâtir la mort.” Ne pourrait-on pas substituer ‘le bonheur’ à la mort pour dire ‘bâtir le bonheur?’
Le cas de Pascal
De même que chez Montaigne, le problème de la mort est d'une importance capitale dans l'anthropologie pascalienne. S'il y a une particularité, c'est sans doute la sensibilité exeptionnelle de Pascal pour le caractère tragique de la mort. “Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste; on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais.” Mais, en fait, il est loisible de faire ce genre de commentaires, il ne s'agit là que de faits évidents d'eux-mêmes.
Aussi Pascal tourne-t-il son regard à l'autre aspect du problème: ce qui l'intéresse à ce premier stade de réflexion, ce n'est pas tant la mort elle-même que le comportement général des hommes vis-à-vis de la mort, qui consiste à la fuir, c'est-à-dire à s'en désintéresser comme si elle n'existait pas. Montaigne fait, nous l'avons vu, la même remarque et c'est à peine s'il tente de l'expliquer par l'étrangeté de la mort: on s'effraye de ce qui est étranger et on le fuit naturellement. Mais Pascal ne se satisfait pas de ce genre d'explication, parce qu'il y voit une autre raison plus réelle. Ici intervient le code de pensée typiquement pascalien, selon lequel tout phénomène apparent cache dans sa profondeur une raison secrète qui le motive, celle qu'il nomme ‘raison des effets’. et il revient à l'esprit de la pénétrer.
Pascal est ainsi amené à demander pour quelle raison l'on fuit devant la mort et il se met à décrire largement les comportements des hommes qui ‘se divertissent’, afin d'oublier ‘le malheur naturel de notre condition faible et mortelle’. Il faudrait nous rappeler ici le thème pascalien de ‘divertissement’. Bref, si on se passionne pour les differentes distractions, ce n'est pas tant pour y chercher les plaisirs que pour oublier les conditions humaines, qui sont si misérables qu'on ne peut les envisager sans chagrin et désespoir. Tel est d'ailleurs l'empire des divertissements, qui exercent une attirance irrésistible sur nous: on s'y livre le plus volontiers du monde et tant qu'on est sous leur charme, on oublie tout, jusqu'à soi-même. Mais ne soyons pas dupes, cette tentative de fuite, le plus souvent inconsciente, est là la plus grande des misères, parce que “cela nous empêche principalement de songer à nous et nous fait perdre insensiblement.”C'est ici que Pascal lance un appel à la fois modeste et pressant à tous ceux qui n'attendent que la fin misérable après s'être épuisés dans des distractions vaines: ‘chercher en gémissant’.
Retournons maintenant à notre sujet principal, la mort. Nous avons répété maintes fois le mot ‘chercher’. Que signifie-t-il par rapport à la mort? Au niveau de la nature, la mort est la fin et l'anéantissement total de la vie; ‘chercher’ n'a, dans ce contexte, nul sens, nulle utilité. Pour que ‘chercher’ puisse avoir quelque sens que ce soit, il faut que soit présupposée la possibilité d'un autre niveau qui dépasse la nature, soit la transcendance. En matière de mort, 'chercher en gémissant', c'est espérer en une autre vie au-delà de la mort, espérer témérairement ne pas mourir et continuer de vivre. Pour vaincre la mort, il n'y a d'autre voie que de ne pas mourir. Pour les humanistes, la mort est la fin. Mais qu'adviendra-t-il, si la vie d'ici-bas se prolonge dans l'au-dela et que la vie, au lieu de se fermer à la mort, s'ouvre à une vie éternelle? Pascal passe ainsi de ‘la connaissance de l'homme(l'ordre de la nature) à Dieu’ dans sa méditation sur la mort.
Il examine d'abord le point de vue humaniste, qui n'admet à la mort qu'une signification naturelle. Contre ce code humaniste, Pascal propose une perspective tout autre, disons, transcendentale, et en s'appuyant sur le savoir divin que le Saint Esprit lui révèle, déclare que “la mort est une peine du péché, imposé à l'homme pour expier son crime.” Nous touchons ici au coeur de l'anthropologie chrétienne, selon laquelle l'homme, primitivement créé à l'image de Dieu, s'est vu privé, à la suite de la désobeissance, de tous les privilèges célestes. Le péché, la punition et la mort, tel est le cycle de la vie, imposé à l'homme après la chute. Quelle sera alors la vie des croyants? Le sacrifice continuel, répond Pascal tout de suite, un sacrifice qui sera achevé par la mort. C'est d'ailleurs Jésus Christ qui nous en donne une belle illustration: il s'est offert lui-même, en entrant au monde et ce sacrifice a duré toute sa vie pour s'accomplir sur la croix et par la résurrection. Comme lui, nous serons, nous aussi, offerts et sacrifiés, en entrant dans l'Eglise, et ce sacrifice se continera par la vie pour s'accomplir par la mort, “dans laquelle l'â̂me, quittant véritablement tous les vices (...) achève son immolation et est reçue dans le sein de Dieu.” La mort n'est plus la fin tragique de la vie, mais le recommencement glorieux d'une véritable vie authentique. “Ne considérons plus un homme comme ayant cessé de vivre, (...) mais comme commencant à vivre (...)”
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Qu'est-ce que la mort? Voilà une question fort embarrassante qui nous plonge dans une profonde perplexité. C'est que la mort est catégoriquement hors du champ de nos expériences, ce qui veut dire qu'elle échappe automatiquement à notre entendement. Montaigne lui-même disait: “La mort est moins à craindre que rien... Elle ne nous concerne ny mort, ny vif; vif, parce que vous estes; mort, parce que vous n'estes plus.”Si on ne peut pas expérimenter la mort, il est toutefois possible de l'éprouver de manière indirecte de par la mort d'autrui, même très intensément quand il s'agit de la mort de quelqu'un à qui on est intimement attaché: la mort qui nous arrache un êt̂re si cher n'est plus une mort anonyme, mais notre propre mort, soit la Mort elle-même.
Le cas de Montaigne
C'est ainsi que Montaigne a rencontré la mort une fois pour toutes dans celle de son ami La Boétie. Nous sommes habitués à considérer la mort comme une entité indépendante séparée de la vie. Certes, la mort viendra un jour à notre rencontre, mais jusque-là nous vivons comme si nous n'avions rien à voir avec elle. C'est ce schéma de la vie et de la mort qui s'est effondré avec la mort de La Boétie: la mort, si lointaine, lui est désormais irrévocablement présente; il la respirera comme l'air dans sa vie quotidienne. C'est d'ailleurs ce que signifie le titre du chapitre 20, Essais I: ‘Que philosopher, c'est apprendre à mourir’. Montaigne ainsi renverse la thématique officielle de la philosophie pour donner la priorité à la mort.
Montaigne commence par remarquer le caractère négatif et destructeur de la mort. Les autres malheurs, on peut les éviter ou endurer, mais avec la mort, on est sans ressource, c'est une lutte vouée fatalement à la défaite complète. Que faire alors? La chose la plus facile, c'est de se comporter comme si elle n'existait pas, en l'excluant autant que possible de l'espace de la vie, Mais, encore une fois, cela ne change en rien, la mort est là,, se moquant de tout artifice dont on use pour y échapper.
Montaigne ici nous conseille de faire plutôt bon accueil à la mort, si elle persiste avec nous et en nous. Et pour cela, il propose de se familiariser avec elle, parce que c'est à cause de son étrangeté, si elle nous effraye et nous pousse à la fuite. Il est donc question de vaincre l'étrangeté par la familiarité: “Otons luy l'étrangeté, pratiquons le, accoutumons le, n'ayons rien si souvent en la teste que la mort.” C'est, en quelque sorte, un geste d'amitié qu'il esquisse envers la mort qui, par définition, est l'objet de la plus grande hostilité.
Voila, à peu près, l'essentiel de la stratégie que Montaigne mobilise pour la coexistence pacifique avec la mort, mais, en fait, son discours sur la mort n'est à peine entamé et il se demande ce que signifie ‘n'avoir rien si souvent en la teste que la mort’, c'est-a-dire ‘préméditer la mort’. En voilà la réponse immédiate: “La préméditation de la mort est la préméditation de la liberté.” Mais quelle libereté? Cette déclaration inattendue et quelque peu brutale nous laisse un moment déconcertés. Montaigne nous rassure en précisant: “Le scavoir mourir nous affranchit de toute subjection et de contrainte.” Jusque-là, Montaigne semblait se tenir sur la défensive, mais ici il tourne délibérément à l'offensive. Certes, la mort detruit et nous arrache tout, mais ce faisant, elle nous libère de tout ce qui nous opresse et écrase dans la vie. Quelle heureuse libéation! Salvatrice donc est la mort qui rend notre existence ‘au degré zéro’.
Ainsi, Montaigne, non seulement se réconcilie avec la mort, mais aussi pactise avec elle pour en tirer une raison de bonheur. Il disait quelque part que “Le continuel ouvrage de vostre vie c'est bâtir la mort.” Ne pourrait-on pas substituer ‘le bonheur’ à la mort pour dire ‘bâtir le bonheur?’
Le cas de Pascal
De même que chez Montaigne, le problème de la mort est d'une importance capitale dans l'anthropologie pascalienne. S'il y a une particularité, c'est sans doute la sensibilité exeptionnelle de Pascal pour le caractère tragique de la mort. “Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste; on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais.” Mais, en fait, il est loisible de faire ce genre de commentaires, il ne s'agit là que de faits évidents d'eux-mêmes.
Aussi Pascal tourne-t-il son regard à l'autre aspect du problème: ce qui l'intéresse à ce premier stade de réflexion, ce n'est pas tant la mort elle-même que le comportement général des hommes vis-à-vis de la mort, qui consiste à la fuir, c'est-à-dire à s'en désintéresser comme si elle n'existait pas. Montaigne fait, nous l'avons vu, la même remarque et c'est à peine s'il tente de l'expliquer par l'étrangeté de la mort: on s'effraye de ce qui est étranger et on le fuit naturellement. Mais Pascal ne se satisfait pas de ce genre d'explication, parce qu'il y voit une autre raison plus réelle. Ici intervient le code de pensée typiquement pascalien, selon lequel tout phénomène apparent cache dans sa profondeur une raison secrète qui le motive, celle qu'il nomme ‘raison des effets’. et il revient à l'esprit de la pénétrer.
Pascal est ainsi amené à demander pour quelle raison l'on fuit devant la mort et il se met à décrire largement les comportements des hommes qui ‘se divertissent’, afin d'oublier ‘le malheur naturel de notre condition faible et mortelle’. Il faudrait nous rappeler ici le thème pascalien de ‘divertissement’. Bref, si on se passionne pour les differentes distractions, ce n'est pas tant pour y chercher les plaisirs que pour oublier les conditions humaines, qui sont si misérables qu'on ne peut les envisager sans chagrin et désespoir. Tel est d'ailleurs l'empire des divertissements, qui exercent une attirance irrésistible sur nous: on s'y livre le plus volontiers du monde et tant qu'on est sous leur charme, on oublie tout, jusqu'à soi-même. Mais ne soyons pas dupes, cette tentative de fuite, le plus souvent inconsciente, est là la plus grande des misères, parce que “cela nous empêche principalement de songer à nous et nous fait perdre insensiblement.”C'est ici que Pascal lance un appel à la fois modeste et pressant à tous ceux qui n'attendent que la fin misérable après s'être épuisés dans des distractions vaines: ‘chercher en gémissant’.
Retournons maintenant à notre sujet principal, la mort. Nous avons répété maintes fois le mot ‘chercher’. Que signifie-t-il par rapport à la mort? Au niveau de la nature, la mort est la fin et l'anéantissement total de la vie; ‘chercher’ n'a, dans ce contexte, nul sens, nulle utilité. Pour que ‘chercher’ puisse avoir quelque sens que ce soit, il faut que soit présupposée la possibilité d'un autre niveau qui dépasse la nature, soit la transcendance. En matière de mort, 'chercher en gémissant', c'est espérer en une autre vie au-delà de la mort, espérer témérairement ne pas mourir et continuer de vivre. Pour vaincre la mort, il n'y a d'autre voie que de ne pas mourir. Pour les humanistes, la mort est la fin. Mais qu'adviendra-t-il, si la vie d'ici-bas se prolonge dans l'au-dela et que la vie, au lieu de se fermer à la mort, s'ouvre à une vie éternelle? Pascal passe ainsi de ‘la connaissance de l'homme(l'ordre de la nature) à Dieu’ dans sa méditation sur la mort.
Il examine d'abord le point de vue humaniste, qui n'admet à la mort qu'une signification naturelle. Contre ce code humaniste, Pascal propose une perspective tout autre, disons, transcendentale, et en s'appuyant sur le savoir divin que le Saint Esprit lui révèle, déclare que “la mort est une peine du péché, imposé à l'homme pour expier son crime.” Nous touchons ici au coeur de l'anthropologie chrétienne, selon laquelle l'homme, primitivement créé à l'image de Dieu, s'est vu privé, à la suite de la désobeissance, de tous les privilèges célestes. Le péché, la punition et la mort, tel est le cycle de la vie, imposé à l'homme après la chute. Quelle sera alors la vie des croyants? Le sacrifice continuel, répond Pascal tout de suite, un sacrifice qui sera achevé par la mort. C'est d'ailleurs Jésus Christ qui nous en donne une belle illustration: il s'est offert lui-même, en entrant au monde et ce sacrifice a duré toute sa vie pour s'accomplir sur la croix et par la résurrection. Comme lui, nous serons, nous aussi, offerts et sacrifiés, en entrant dans l'Eglise, et ce sacrifice se continera par la vie pour s'accomplir par la mort, “dans laquelle l'â̂me, quittant véritablement tous les vices (...) achève son immolation et est reçue dans le sein de Dieu.” La mort n'est plus la fin tragique de la vie, mais le recommencement glorieux d'une véritable vie authentique. “Ne considérons plus un homme comme ayant cessé de vivre, (...) mais comme commencant à vivre (...)”
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